Non-prélèvement des greffons pulmonaires : pour quelles raisons ? État des lieux en Haute-Normandie - 30/08/14
Résumé |
Introduction |
En 2012, le nombre de nouveaux inscrits sur la liste d’attente pour une greffe pulmonaire a augmenté (335 en 2012 versus 323 en 2011) [1 ]. En Haute-Normandie, l’activité de prélèvement d’organes a progressé ces dernières années mais le nombre de prélèvements pulmonaires reste faible (13 % vs 19 % au niveau national). Pour quelle raison ? Pour essayer de répondre à cette question nous avons étudié les critères de refus des greffons pulmonaires dans notre région au cours des 8 dernières années.
Matériel et méthodes |
Les dossiers Cristal des donneurs d’organes de la région Haute-Normandie sur la période allant de janvier 2006 à décembre 2013 ont été étudiés. Les données disponibles ont été confrontées aux critères d’éligibilité fixés par l’Agence de la Biomédecine (ABM). Le critère gazométrique a été traité indépendamment des autres critères d’éligibilité. Soumission au comité de protection des personnes non applicable.
Résultats |
Sur la période, 887 dossiers de donneurs potentiels ont été étudiés. Deux cent-douze patients ont été prélevés, mais seuls 28 prélèvements pulmonaires ont été effectués (13 %). Trente-cinq patients (16,5 %) ont été exclus du prélèvement par la régulation de l’ABM pour des critères gazométriques. Ces hypoxémies étaient le plus souvent en rapport avec des condensations pulmonaires (91 %) sans pathologie infectieuse associée. Aucun de ces patients n’a bénéficié d’une fibroscopie bronchique. Les différentes causes d’un refus de prélèvement sont représentées dans la Fig. 1 ci-dessous.
Discussion |
Le faible taux de prélèvements pulmonaires sur la période de l’étude s’explique en partie par la survenue d’hypoxémies. Il a pourtant été démontré que l’hypoxémie transitoire n’est pas un critère de mauvaise qualité du greffon [2 ]. Ces patients pourraient bénéficier d’une stratégie de recrutement (épreuve de recrutement, PEP, fibroscopie bronchique). Ces techniques sont facilement réalisables et efficaces pour ré-expandre le parenchyme pulmonaire et améliorer l’oxygénation. Ainsi, l’optimisation du nombre de prélèvements pulmonaires impose une implication renforcée des médecins en charge du donneur. La mise en place d’une réanimation pulmonaire précoce afin de corriger l’hypoxémie liée aux atélectasies devrait précéder toute décision de qualification du greffon. Cette stratégie, susceptible d’augmenter de façon importante le nombre de greffons pulmonaires prélevés, devra faire l’objet d’une évaluation prospective.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 33 - N° S2
P. A88 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?